3) Épidémiologie mondiale : variation selon régions, systèmes et races
3.1. Prévalence à l’abattage
Les études d’abattoir rapportent des prévalences variables, souvent < 5 %, mais pouvant monter ponctuellement plus haut selon l’âge, le système d’élevage et la sensibilité de l’inspection. Les vaches de réforme (plus âgées) présentent plus de calculs que les jeunes bovins de boucherie. Dans certaines régions d’Asie du Sud et d’Asie de l’Est, où l’alimentation et la longévité des bovins laitiers diffèrent, les chiffres rapportés peuvent être supérieurs, tandis que dans des systèmes intensifs occidentaux, la détection reste modeste mais non négligeable.
3.2. Facteurs de risque
- Âge : l’accumulation d’épisodes inflammatoires et de stase biliaire augmente la probabilité de nucléation.
- Ration : des rations très riches en concentrés modifient le métabolisme lipidique et la composition de la bile. À l’inverse, des rations carencées peuvent influencer la synthèse des acides biliaires et la motilité vésiculaire.
- Hydratation et accès à l’eau : une déshydratation chronique relative favorise la concentration de la bile.
- Pathogènes : infections entériques ou hépato-biliaires (bactériennes, parasitaires) pouvant altérer l’épithélium ou le flux biliaire.
- Génétique et race : les données sont limitées, mais des polymorphismes dans les transporteurs d’acides biliaires ou de cholestérol (ABCG5/8, ABCB11, etc.) pourraient intervenir, comme montré chez d’autres espèces.
3.3. Saisonnalité et environnement
Le stress thermique et les périodes de moindre abreuvement peuvent accroître la viscosité de la bile. Des systèmes d’élevage extensifs en zones arides (Afrique, Asie centrale) rapportent parfois plus de cas détectés, mais la comparabilité des données reste difficile faute d’inspections standardisées.
4) Conséquences cliniques et zootechniques
La majorité des calculs bovins sont asymptomatiques. Quand ils sont cliniques :
- Colique biliaire ou douleur abdominale non spécifique (rare).
- Cholécystite : fièvre, anorexie, baisse de production laitière.
- Obstruction biliaire (exceptionnelle) : ictère, augmentation des enzymes hépatiques, selles décolorées.
- Complications septiques : si passage bactérien, risque d’angiocholite.
Sur le plan économique, l’impact direct sur les performances de croissance est faible dans la majorité des cas, mais des affections hépato-biliaires concomitantes (parasitoses, hépatites, abcès) peuvent dégrader l’indice de consommation et la production laitière.
Suite la semaine prochaine : Diagnostic et inspection